Début de l'aventure d'Otto Manzel, artisan apothicaire/herboriste

Revenant au petit matin d’une nuit agitée et d’une tournée des bars, rue des cents tavernes, Otto Manzel, tenant à peine debout, était loin d’imaginer que sa vie allait basculer en l’espace d’un instant. Il se dirigeait doucement vers l’immeuble où vivaient ses parents. Son père, Robert Manzel, et sa mère Frida, l’avaient aimé, éduqué et choyé tel un fils unique adoré. Otto, ne sachant que faire de sa vie, avait choisi de suivre la voie de son paternel, apothicaire et herboriste. Les temps étaient difficiles et le commerce des plantes rendu compliqué depuis le début de la guerre. Archaon et son armée ont ravagé les routes commerciales venues du nord. Certains ingrédients sont devenus rares, et chers, d’autres pratiquement introuvables. Le prix des remèdes et potions fabriqués par son père, était devenu inabordables pour la plupart de la population d’Altdorf. Les affaires n’étaient pas bonnes mais, par bonheur, Robert Manzel avait ses contacts à la guilde des apothicaires. Celle-ci l’aidait au mieux à traverser cette passe délicate en lui apportant un soutien financier. Elle avait également pris Otto sous son aile en participant à sa formation universitaire. Cependant cette manne ne saurait être éternelle, et tôt ou tard la guilde demanderait des comptes.

Otto était néanmoins trop jeune pour saisir l’ampleur des problèmes de son père. D’ailleurs ce dernier s’employait à l’en préserver du mieux qu’il pouvait. Les assiettes étaient toujours remplies, et copieusement, le linge était propre, et Frida usait d’ingéniosité pour trouver des solutions à tout. Les Manzel parvenaient même à distribuer de l’argent de poche à Otto, qu’il dépensait allègrement en soirées bien arrosées entre amis. Les études étaient longues et difficiles. Il fallait bien qu’il se détende…

Il est donc un de ces matins où Otto, après une journée d’examen a fait la tournée des tavernes avec ses amis. Il rentre chez ses parents mais ce qu’il trouva ce jour là à l’angle des deux rues où trônait la petite échoppe de son père surmontée de leur appartement à l’étage, allait bouleverser sa jeune existence.

Il aperçut tantôt un attroupement de badauds qui se tenaient aux bords de la baraque qui n’était plus qu’un amoncellement de débris dont s’échappait une fumée noire. Otto, prenant conscience qu’un drame venait de se produire, écarta la foule et se rua vers le bâtiment à coté duquel se tenait encore un escadron de la garde civile qui tentait d’établir un périmètre de sécurité. Otto découvrit avec terreur deux corps allongés sur le sol, recouverts d’un drap blanc.



Il hurla avec fureur :
- « Papaaaaa, Mamaaaaaaan !!! »

Le capitaine de la garde comprit la situation, approcha et posa une main sur l’épaule d’Otto et lui demanda :
- « Hé mon garçon, tu habites ici ? »

Otto, l’esprit encore embrumé par l’alcool, suait à grosses goutes. Il regarda le capitaine d’un air ahuri.
- « Mes parents, où sont mes parents ? »

Le Capitaine baissa les yeux puis regarda les corps étendus par terre.
Otto hurla de nouveau, avant de se ruer aux cotés des corps inanimés :
- « Nooooooooooon !!! »

Il s’agenouilla puis souleva lentement le drap, n’osant croire ce qu’il risquait de découvrir. Il dévoila le faciès calciné de sa mère. Un visage défiguré, inerte et sans vie. Il admit que l’autre corps était celui de son père. Il retira le tissu, la gorge nouée par la même crainte. Il vit ce qui était inéluctable. Otto Manzel devint orphelin, lors d’une nuit de fête, une nuit à boire, une nuit où il fut à mille lieux d’empêcher le drame.
Les gardes finirent d’éteindre l’incendie. Les badauds se dispersèrent peu à peu et la vie reprenait son cours à deux pas des docks du quartier de l’université, Alors qu’Otto pleurait à chaudes larmes, assis sur les pavés, la mort de ses parents.

Le Capitaine s’approcha à nouveau de lui pour lui signifier :
- « Je suis désolé jeune homme pour vos parents. La vie est dure en ce Vieux Monde. Nous devons partir mais je vous laisse deux hommes, Hans et Peter, qui vous aideront à accompagner les corps au jardin de Morr. Nous devrons établir un rapport sur ces évènements. Je vous prie de bien vouloir vous présenter demain au poste de garde de L’Universität district ».

Tu es donc assis par terre, abasourdi par les évènements. Hans et Peter, deux gardes de la garde civile s’approchent. Le reste de l’escadre s’éloigne vers l’ouest, en direction du Reikhoch District. Les deux corps recouverts d’un drap sont étendus à tes cotés.

Hans te demande :
- « Où est ce qu’on doit les emmener petit ? »

Face à cette question, je réalisai que je n’avais plus rien. Il était coutume de veiller les morts, chez soi, avant de les accompagner au jardin de Morr. Mais mon chez moi, était là, devant, un tas de débris et de cendres. Nulle part où les emmener. Je n’avais d’autres choix que d’indiquer la chapelle de Morr pour un enterrement au cimetière des indigents. Je n’avais pas les moyens de leur offrir ce qu’ils méritaient pourtant. Quel piètre fils je faisais. Je leur répondis d’une voix éraillée :

- « Accompagnons les à la chapelle... »

Hans et Peter se regardèrent d'un air désabusé.

- « Hum hum, la chapelle est bien à 1 heure de marche, en passant par les docks puis en longeant le quartier nain... On pourra pas porter les corps, à moins que... »


Garde civile d'Altdorf.


Les gardes portent sur le torse le blason de la cité d'Altdorf

Le garde interpelle un charretier et sa mule d’un geste de la main :

« - Mon brave, nous avons besoin de ta charrette et de ta mule pour aider ce jeune à transporter le corps de ses parents au royaume de Morr. »

Le muletier prend un air déconfit mais n’ose pas contredire les représentants de la garde civile.

« - Ne t’inquiète pas, présente toi cet après-midi à la capitainerie des Docks et nous te rendrons ton bien. »

Les garde chargent la charrette, puis entament une marche lente vers la chapelle de Morr.

Perdu dans tes pensées, tu t’aperçois à peine que les gardes s’évertuent à progresser au milieu de la foule, des marins et des négociants s’entassant au bord des docks, s’occupant respectivement de décharger et  vendre, à la criée, la pêche du matin. Tu ne remarques pas l’odeur de souffre, émanant des cheminées des ateliers du Werksvertiel district. Vous traversez les eaux troubles du Reik en empruntant le Pont de l'Est et vous voilà arrivés au Sindelfingen district. En d’autres temps tu te serais offusqué de l’immense pauvreté des habitants des taudis, s’entassant parfois, au milieu de bourbiers et marécages, dans des constructions qui sont plus des ruines que des maisons. La puanteur des égouts à ciel ouvert, les rats et autres immondices seraient de nature à écœurer les âmes les plus endurcies. A plusieurs reprises tu aides les gardes à pousser la charrette embourbée.

Après une bonne heure de marche, tu arrives en compagnie des deux gardes devant la chapelle de Morr.
Sa taille imposante fait que l’on imagine aisément qu’elle fut nommée « chapelle » dans le seul but de la distinguer du temple trônant au cœur du quartier riche de l'Oberhausen district.

La chapelle n’a donc rien d‘une chapelle mais ressemble à un temple important du culte de Morr. Elle fut reconstruite il y a presque deux siècles siècles, sur ordre de Magnus le Pieux, après sa victoire sur l’invasion des forces des Dieux sombres et son élection au titre d’Empereur en 2304. La chapelle est bâtie en pierre et possède un grand porche de pierre sans porte qui reste ouvert en permanence, tout comme les portes qui conduisent au royaume de la mort et des rêves. Cette ouverture encadrée de deux piliers, un noir et un blanc, qui reflètent la double nature de la divinité. Surplombant cette ouverture, un corbeau, signe de Morr est sculpté dans un marbre de couleur gris anthracite.

Les gardes te font signe d’entrer dans le temple. Ils t’attendront dehors avec les corps dans la charrette, le temps que les serviteurs du temple viennent les chercher.
Après avoir gravis les quatre imposantes marches qui montent au parvis, tu pénètres dans la chapelle. L’endroit très calme, d’une remarquable fraîcheur et doté d’une excellente ventilation. Elle est construite suivant un plan rectangulaire, avec un certain nombre de chambres annexes où les corps peuvent être préparés avant l’inhumation. L’autel principal se trouve au bout de la grande salle, en face de la porte.

Un transept permet l’accès à plusieurs chapelles rayonnantes, disposant chacune d’un autel et d’une porte individuelle, afin de pouvoir conduire plusieurs cérémonies en même temps.

Un grand lustre en fer forgé éclaire d’une multitude de bougies la pierre sombre et l’allée de colonnes cylindriques implantées de part et d’autres de la nef.

Des sculptures en marbres incrustées dans des niches disposées le long des travées représentent diverses scènes historiques de l’empire.

Une étrange agitation silencieuse anime l’intérieur de la chapelle. Une Mère de famille éplorée porte le corps d’un enfant sans vie dans ses bras. Un prêtre tente de lui assurer le réconfort divin de circonstance.

Derrière l’autel principal, deux gardes, vêtus d’une armure de plaque conçue dans un métal noir obsidien, sont postés devant une porte donnant sur l’extérieur. Cette porte mène vraisemblablement vers le jardin de Morr, ou plus exactement vers le cimetière des indigents réservé aux bourses les plus modeste de la cité d’Altdorf. Un cortège de prêtres portant un cercueil passe à ce moment même la porte, accompagnant un personne décédée vers sa dernière demeure, et précédent une famille de gueux dans une lente et solennelle marche. Le prêtre supérieur qui conduit le cortège entonne une psalmodie protégeant l’âme du défunt lors de son passage au royaume de Morr.

Un groupe de prêtres, habillés d’aubes noires, discutent à voix basse près du hall d’entrée. Tu ne distingues pas leur tête, dissimulée au fond de leur capuche sombre. Tu remarques que chacun porte une chaîne autour du cou à laquelle est suspendue en pendentif un corbeau en pierre noire de jais. L’un d’eux, apercevant ta présence et ton air un peu perdu, s’avance et te demande :

« - Chère âme, pourquoi se présenter ainsi en la demeure de Morr ? »

Je suis perdu dans mes pensées quand j'entends le religieux m'adresser la parole.
C'est mon premier contact avec le Dieu des morts. Jusque là la vie m'avait épargné et la mort aussi. Je tente de rassembler mes esprits et je lui dis, d'une voix toujours nouée par l'angoisse et l'inquiétude de l'avenir :

« - Je heu... Mes parents... sont morts. Les corps sont là, dehors, avec la garde civile... »

Le prêtre, compatissant, relève sa capuche, passe la paume de sa main droite devant son visage, de haut en bas (signe de Morr). Malgré l'extrême pâleur de sa peau et la maigreur de ses traits, il répond d'une voix douce et rassurante :

« - N'aies crainte jeune homme, nous accompagnerons tes parents vers le royaume de Morr où ils reposeront en paix.
En premier lieu tu devras te présenter au bureau administratif et répondre à quelques questions. C'est par là... »

Le prêtre fait un geste de la tête. Tes yeux s'habituant peu à peu à l'obscurité ambiante, tu aperçois une grande porte de bois massif à l'extrémité d'une travée, entre deux colonnes surmontée de têtes scultées. Plusieurs personnes entrent et sortent au moment où tu regardes l'ouverture.

Puis le prêtre continue.
« - Pendant ce temps, nous nous occuperons des corps et nous les mettrons en lieu sur, jusqu'à la cérémonie... »

Mon corps émet un frisson de peur à l’énoncé de la dernière phrase du prêtre.
Je réalise à ce moment que je dois laisser mes parents. Les laisser partir, vers un autre monde. Et que je ne les reverrai pas. Une larme coule le long de ma joue et je réponds :

« - Merci mon père. »

Je me dirige vers l’ouverture indiquée.

Tu t’approches de l’ouverture. Tu remarques de plus près la beauté de l’ouvrage. Une fresque sculptée au dessus de la porte dans du marbre gris, représente des scènes du Dieu Morr, arrivant sur terre par le ciel et récupérant les âmes des défunts en son royaume. Surement l’œuvre d’un grand artiste.
Tu respires un grand coup et tu passes la porte.
Tu entres dans une grande pièce éclairée par une multitude de chandelles. Tu te souviens de ton père qui te racontait, un soir, lors d’une veillée à la bougie que les chandelles du temple représentent celles qui se trouvent dans les jardins de Morr pour guider l’âme des défunts.
Plusieurs familles assises sur des bancs en pierre attendent probablement leur tour au regard de leurs mines sombres et tristes.
Une porte, plus petite que la première donne sur un couloir. Un initié s’avance doucement et viens te proposer de t’assoir sur un banc, dans l’attente de ton tour.
Tu attends un temps qui te semble interminable puis l’initié revient et te demande de le suivre.
Il t’accompagne dans un bureau où est assis un prêtre dont tu ne saurais dire l’âge, tellement les traits de son visage te semblent intemporels. Le bureau est éclairé de chandelles. Seule une petite ouverture en ogive, percée dans le mur, laisse passer une faible lumière. Des meubles à étagères sont remplis de paperasse, mais les dossiers semblent bien ordonnés. Le bureau austère du prêtre est fait de bois massif, de même que les quatre chaises posées devant. Le prêtre tient un papier à la main et un papier vierge est posé devant lui.
D’une voix douce et chaleureuse il commence à te parler :

« - Bonjour je suis Père Antiochus Bland, prêtre-consacré de Morr. Si vous êtes là, c’est que vous avez du perdre quelqu’un de proche aujourd’hui. Je vous propose de vous assoir et de me raconter qui vous êtes et votre histoire. Ensuite nous nous occuperons des formalités »

Je suis impressionné par l’ambiance des lieux et la prestance du prêtre.
Puis, un peu rassuré par les paroles du religieux, je finis par m’assoir et me décide à répondre, la voix nouée par l’angoisse :

« - Bonjour mon Père, je m’appelle Otto, oui, Otto Manzel. Mes parents… sont… morts. Leur maison, a brulé. Et moi, j’étais pas là. La garde n’a pas pu les sauver. Je suis arrivé au petit matin, ils étaient là, morts, allongés sur le sol. »

L’envie de pleurer me reprend, mais je tente de garde mon calme et je continue.

« - Je faisais la fête mon Père, pendant qu’ils mouraient. Je me pardonnerai jamais. Mes parents me disaient que je sortais trop, et qu’un jour j’aurai des problèmes… »

Je m’arrête un instant de parler, me demandant ce que le prêtre peut bien faire de mes histoires. Puis je reprends la parole.

« - Je n’ai plus rien mon Père, plus de parents, plus de maison, plus d’argent, même pas de quoi accorder une offrande correcte à Morr. Sans offrande, pensez-vous qu’il prendra soin d’eux ? »

Le Père Antiochus fait un signe approbateur de la tête puis te répond :
« - Vous savez mon cher Otto Manzel, Morr ne se préoccupe guère que des âmes. Il n’a que faire du monde des vivants et des questions matérielles. L’offrande sert au culte et à offrir une meilleure sépulture aux corps des défunts. »

Il te fixe un instant et continue.

« - En ce qui vous concerne, si vous le souhaitez, une offrande symbolique fera l’affaire. Deux sous par exemple. Je me dois par contre de vous dire que le cimetière des indigents n’offre qu’une place temporaire. Au bout de quelques temps nous devons faire de la place. Les corps seront alors inhumés. »

Antiochus Bland te questionne sur tes parents. Entre autres il demande nom, âge profession, etc. De sa plume, Il note l’ensemble des informations sur sa feuille et finit par te dire :

« - Bien, j’ai tout ce qu’il me faut. La cérémonie aura lieu demain matin. D’autres questions ? »

Je fouille dans ma poche, et tends au prêtre la somme de 2 sous en tant qu’offrande symbolique et je réponds :

« - Voici mon Père, pour l’instant c’est tout ce que je peux offrir. Non je n’ai pas d’autres questions. Merci pour votre accueil. »

Je me lève, je salue le Père Antiochus et je sors du bureau, direction la sortie du Temple.

Le père récupère les 2 sous puis répond à ton salue en faisant le signe de Morr.
Lorsque tu ressors du temple, la lumière du soleil te fait mal au yeux. Il faut dire qu'il fait beau en ce mois de Sigmarzeit (printemps) de l'année 2523.
Midi approche. Devant toi s'étend le taudis des bas quartiers d'Altdorf.

[HRP]
Où vas-tu ? Que fais-tu ?
Je note sur ta feuille : -2 sous
Soit il te reste 2 Pa et 2 sous
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Lorsque je me retrouve seul sur le parvis de la chapelle, je commence à réaliser la situation.

Outre le chagrin d'avoir perdu mes deux parents d'un coup, je m'aperçois que je n'ai plus rien. Plus de toit, plus de chez moi, plus d'endroit où manger, dormir, où vivre tout simplement.

Un énorme poids me pèse tout à coup sur les épaules. Je m'assoie sur les marche, devant la chapelle. Je commence à réfléchir.

Comment cet accident a-t-il bien pu arriver ? que s'est-il passé ? Est-ce bien un accident ? tout à coup je me souviens que mon père était tendu ces derniers temps.

Je me rappelle alors de la guilde des apothicaires. C'est elle qui nous a toujours protégé et aidé et mon père en disait le plus grand bien. "Heureusement qu'ils sont là" disait-il.

Perdu dans les pensées et ma tristesse, j'en oublie d'avoir faim.

[HRP]
J'essaie de me rappeler le nom de quelqu'un membre de la guilde, et éventuellement de l'endroit où je peux le trouver.
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Assis sur les marches du parvis de la chapelle, je réfléchis.
Plusieurs options s’offrent à moi.
A qui m’adresser en premier ?
Je connais quelques amis, ceux avec qui je faisais la fête hier soir. Peut-être que leurs parents accepteraient de m’héberger, le temps que je trouve autre chose ?
Il faudrait  aussi que je rencontre ce Wilhem Basserman. Il faut avertir la guilde de ce drame. Peut-être sait-il quelque chose.
Enfin, mes pensées ne peuvent se détourner de l’emplacement de mon ancienne maison qui a brulé. Toutes nos affaires, tous nos biens, nos économies, l’œuvre d’une vie. Est-il possible qu’il reste chose à récupérer parmi les cendres.
Après quelques minutes de réflexion, je me dis que le mieux serait d’avertir la guilde au plus vite. Si Basserman est l’homme que décrivait mon père, il pourrait peut-être m’aider. J’aimerais le convaincre aussi de me prêter un ou deux hommes de main pour fouiller en ma compagnie les décombres et surveiller le lieu du sinistre et faire fuir d’éventuels pillards.

[RP]
Je me lève et retourne vers le quartier de l’Université, et plus précisément vers les locaux de la guilde des apothicaires, dans le but de rencontrer Wilhem Basserman
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Tu rebrousses chemin et tu rejoins le quartier de l’université. Tu traverses un ensemble d’habitations plus ou moins délabrées et aux vitres cassées. Au détour d’une ruelle tu aperçois un ensemble d’édifices qui dénotent du reste des constructions avoisinantes de par leur qualité remarquable et leur intérêt architectural. La guilde des apothicaires est une annexe de la guilde des magiciens et des alchimistes. Les locaux se situent dans les jardins du bâtiment principal, dans une grande bâtisse fabriquée de pierre blanche marbrée. La particularité c’est qu’un arbre immense, un chêne plusieurs fois centenaire, dépasse de la toiture en ardoise, surement planté au milieu d’un patio intérieur. Devant la bastide figure un grand jardin où poussent des plantes et des buissons à baies, le tout étant magnifiquement entretenu par quelques jardiniers à la main bien verte. Tu peux identifier certaines de ces jeunes pousses comme étant des plantes aromatiques tandis que la plupart présente un intérêt médicinal, certaines étant même d’une rareté caractérisée. Des jardiniers ratissent le gravier présent autour des massifs plantés. Ils te regardent d’un air circonspect lorsque tu empruntes un petit chemin pavé de pierres plates menant à la porte d’entrée du bâtiment. Deux hommes d’armes sont postés devant la lourde porte sculptée dans du bois de merisier. Les gardes te regardent approcher et portent la main sur le pommeau de leur épée lorsque tu t’approches à quelques mètres.

Je m’approche doucement, je salue de façon respectueuse les gardes et je m’adresse à eux d’une voix que je veux assurée :

« Bonjour Messieurs,
Je suis Otto Manzel, fils de Bernhard Manzel, apothicaire. Je viens consulter Sieur Basserman, son maître de guilde, afin de lui apporter une terrible nouvelle. Mes parents sont décédés et je me dois d’organiser la succession auprès de la guilde. Est-il possible d’obtenir ce jour une audience ? »

Les deux gardes se regardent puis l'un des deux fait un signe de la tête comme pour inciter l'autre à se déplacer à entrer dans la bâtisse.
Le 2ème garde exécute la directive, entre dans le bâtiment et le premier garde t'indique d'une voix monocorde :
« Nous annonçons votre venue au secrétariat de Herr Basserman. Veuillez attendre un instant... »

Après quelques minutes d'attente, le garde revient puis t'annonce :
« Herr Basserman est présent et va vous recevoir; Veuillez me suivre. »

Tu entres dans la bâtisse en compagnie du garde.
Les murs épais en pierre conservent la fraîcheur du matin. Tu traverses un grand hall puis tu montes un escalier aux marches faites de marbre, de même que les colonnes qui soutiennent la rampe. Lorsque tu montes, tu aperçois au loin à travers une ouverture dans le mur, un immense patio intérieur où pousse l'arbre centenaire. Tout autour de l'arbre un jardin bien entretenu est disposé, où poussent toute une multitude de fleurs multicolores. Un système d'irrigation arrose en permanence ces plantations ce qui crée une ambiance humide, fraîche et agréable, certainement appréciée des oiseaux qui chantent mélodieusement, posés sur les branches du chêne. Le chant des oiseaux accompagne celui de l'eau qui s'écoule depuis une belle fontaine sculptée à l’effigie de la déesse Rhya.
Tu parviens enfin au sommet de l'escalier. Un balcon couvert surplombe le jardin. Un banc est posé à coté d'une grande porte en bois fermé. Le garde t'invite à t'y asseoir et d'attendre d'être appelé par Herr Basserman.
Après une bonne demi-heure d'attente la porte en bois s'ouvre, un secrétaire vient te chercher et t'emmène dans un bureau cossu au mobilier massif composé de plusieurs fauteuils confortables, d'un tapis épais, d'une grande bibliothèque équipée d'une vitrine et d’un bureau massif mais finement décoré. Le tout est parfaitement placé. Derrière le bureau est assis un homme d'une cinquantaine d'année, de grande taille, mince, cheveux grisonnant, au visage allongé typique du Reikland, richement habillé. Il te regarde de ses yeux calés derrière ses petites lunettes rondes.

Il te parle sans attendre :
« Assieds-toi Otto, je t’en prie, et raconte-moi »

Je salue respectueusement Herr Basserman avant de m’asseoir, puis je m’adresse à lui sur un ton hésitant :
« Monsieur, je crois que vous connaissiez mon père qui m’a parlé de vous.
Mon père est… mort, cette nuit, dans un incendie qui a eu lieu chez nous, tout à brulé, il ne reste rien. Ma mère était présente aussi ; elle est morte. Je reviens des jardins de Mòrr où j’ai déposé les corps. »

Basserman se lève et te répond d’un air abasourdi :
« Pardon ? c’est… c’est impossible. Mon Dieu, quelle tristesse. Mon pauvre garçon ! Quel drame ! Comment ceci a-t-il pu arriver ? »
Après un moment de silence il lâche dans un profond soupir :
« C’est toujours les meilleurs qui partent les premiers, ton père était un homme bon. Et toi , que vas-tu devenir ? Tes études… As-tu un endroit où aller ? »